Les routes romaines anciennes traversent les hauts cols enneigés et glacés en hiver et terriblement chauds en été.
Les routes actuelles turques sont des ouvrages goudronnées impeccables et souvent très impressionnants : les 4 voies grimpent sur toutes les pentes et il n’est pas rare d’avoir une autoroute – neuve et quasi vide car les voitures restent un objet de très grand luxe pour les Turcs ruraux- , à plus de 1600 mètres d’altitude.
Les tortues caracolent dans la sécheresse des ruines, et les vieilles pierres témoignent avec modestie et humilité de la grandeur de ces villes fortifiées. Il y en a tant.
Chaque village de Turquie recèle d’une histoire multi-millénaire. Citons par exemple, Attalia, Magnésie du Méandre, Sagalassos, Pergame, Nysa, Antioche de Pisidie, Séleukia, Selge, Iconium, Milet, Halicarnasse, Tarsus, Kremna, Olba, Antioche sur l’Oronte.
“ Vanité des vanités disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité ! “ combien de fois ce verset biblique ne vient-il pas à l’esprit face aux ruines extraordinaires de ces monumentales colonnes à terre, de ces chapiteaux sculptées , ces statues décapitées par le temps, ces esplanades et ces portiques de marbre coloré …Songeons que ce théâtre (d’Aspendos) rassemblait 12000 spectateurs ou bien ce stade ( de Magnésie ) 25 000 places pour des spectateurs applaudissant les acteurs à l’issue de la pièce, ou hurlant pour la victoire de leur athlète préféré lancé sur la longue piste.
D’autres encore plus cachées laissent leurs traces sous la terre, enfouies.
La vie l’a emporté .
Les brillantes cités de naguère sont traversées par les troupeaux de moutons . Le berger reste dans la solitude de ces immensités, flanqué de ses fidèles compagnons: l’âne qui porte son cabas, et deux ou trois molosses, Kangal immenses d’Anatolie qui gardent les brebis. Enfin surtout quand vient la nuit; et les brigands , et les mystères et les loups.
