Ce pèlerinage ne devait durer qu’un été…
Un jour de vacances dans un village de la côte du sud turc méditerranéen, qu’on appelait autrefois la Lycie, admirant les tombes phrygiennes.
Face aux falaises rouges , les criques aux eaux bleues et les parfums de l’été.
Dans mon esprit survint un souvenir: enfants, nous suivions de nos petis index des pointillés difficiles de lignes entrecroisées sur une minuscule carte en noir et blanc . Nous tentions de repérer vaillamment les fameux “voyages” de Saint Paul. C’était au caté ou à l’école ou dans les livres. Les cartes entraînant déjà sur moi une grande attraction . Polarisés sur ces pointillés, nous ne savions rien de la Méditerranée, ni de l’Empire Romain. De l’Orient ni de l’Occident. Nous savions uniquement retrouver Jérusalem et Rome.
Mais me remémorant ces petites cartes de “voyages”…. je réalisai qu’à cet instant même, aux confins de l’Asie Mineure et de la Pamphylie, je me trouvais tout simplement sur le tracé de quelques-uns de ces pointillés. Une évidence.
Donc Saint Paul est venu ici même…..
Si Saint Paul est venu ici même, il y a presque deux mille ans, en ayant quitté depuis des années sa ville d’origine, la brillante Tarse, qui se situe à quelques centaines de km à l’occident sur la même côte, où s’est -il reposé? Sous quel arbre? Quels sentiers a t-il emprunté ? Celui là? Ou celui plus intérieur? Où a t-il parlé pour annoncer la grande nouvelle qui gonfle son coeur de joie et de responsabilité ? Où a t-il été dormir ensuite? Comment choisissait-il les escales de ses prédications? Un même petit âne au regard joueur aurait-il pu le porter? …. Saint Paul… Ce personnage…. Ce passionné. C’est bien lui qui a évangélisé ces territoires romains, dont les ruines survivent majestueuses dans cette région de Méditerranée. Et en me replongeant dans les Actes des Apôtres, je lis combien ses missions furent le plus souvent rocambolesques et courageuses . Ce Paul a manqué de mourir plus d’une fois, fut lapidé si souvent , aux portes de ces villes dont il avait illuminé et retourné des communautés par la puissance de son témoignage .
Je décidai alors de prendre le temps de revenir longuement sur la trace de Saint Paul en Turquie.
Ce pèlerinage devait durer un été.
Mais depuis 15 ans, je trouve bien des raisons de le prolonger, peu à peu et avec des chemins de traverses qui me conduisent vers ces communautés chrétiennes de Turquie actuelle. Mais depuis 15 ans c’est Saint Paul qui me conduit en Turquie.
