Je choisis un guide vivifiant.
Véritable livre d’aventures dont les héros seraient l’Esprit Saint, et Pierre et Paul, Barnabé.
Et aussi toute cette foule: qui se fait séduire, qui hésite, qui essaye d’être fidèle, qui trahit, qui abandonne ou qui lapide parfois dans la même journée.
Je me demande si dans ces paysans que je croise dans les villages isolés de l’Anatolie, certains avaient des ancêtres dans ces foules…. Peu probable. Mais pas impossible. Mon esprit vagabonde. Ce n’est qu’une questions de quelques générations, mais de tant d’empire et de guerres et de migrations et de mélanges….
En tournant les pages des Actes des Apôtres, je m’arrête encore sur cette foule. J’en fais partie de cette foule qui écoute et qui regarde ces miracles impossibles, et qui crie ensuite: “Dieu est grand”. Sur cette terre de Turquie, l’Esprit Saint, Pierre ou Paul me bousculent encore comme ils bousculent leurs contemporains par leurs témoignages et leurs actes de foi et leur audace.
Je médite: suis-je une baptisée vraiment déterminée comme Paul? Comme Luc? Comme Barnabé ou Pierre?
Je me replonge dans les lieux qui ont connu l’épopée de Paul . Je vais chercher des traces. Mais des traces il y en a peu. Des vieilles pierres. Des paysages similaires souvent peu transformées dès qu’on sort des villes trop bétonnées.
Combien de fois je me dis: c’est un paysage biblique !
Les lys des champs blancs sont en fleur, les monts sont enneigés et les pentes en fleurs. Les jeunes agneaux sautent . Les chiens jaunes sont toujours heureux . Les moutons s’agglutinent s’il fait chaud, et le berger veille. La poésie des psaumes revient en mémoire de façon spontanée: le décor est bien le même. L’Anatolie est encore une terre idoine pour écrire et chanter un psaume .
